Assan Lakehoul, nouveau secrétaire général du MJCF
05/06/2023
Les Jeunes communistes ont tenu leur assemblée nationale ce week-end, à Paris. Entretien avec Assan Lakehoul, leur nouveau secrétaire général.
Sinon, ce sont ceux qui parlent le mieux qui prennent le pouvoir. En faisant vivre la démocratie, en valorisant tous les camarades, on s’adresse à tous les jeunes.
« Montrons que la politique, ce n’est pas des gens qui s’invectivent sur des plateaux télé ou à l’Assemblée nationale. »
Quels sont les objectifs de votre mouvement à l’issue de votre assemblée ?
Nous devons nous adresser à l’ensemble des jeunesses. Qui sont les jeunes ? À qui s’adresser ? Nous nous sommes toujours posé ces questions. Il y a plusieurs jeunesses. Et l’un des problèmes de la gauche et de ses organisations, c’est qu’elles ont tendance à essentialiser un peu les jeunes. Ils sont parfois presque réduits au milieu étudiant.
Ce sont ceux qui se mobilisent pour le climat, le féminisme, contre le racisme. Ce que je constate, c’est que la jeunesse est bien plus large. Je vois de nombreux jeunes auxquels personne ne s’adresse. Ceux des quartiers populaires, des petites communes, des villes moyennes, du milieu rural…
On compte un jeune sur cinq en bac pro, et autant qui n’ont pas le bac du tout. Personne ne s’en occupe vraiment. Ce sera donc une de mes priorités. Il faut élargir la politique au-delà des centres-villes, de Tolbiac, de la fac du Mirail (à Toulouse – NDLR) ou des sciences humaines de Rennes, pour aller parler à tout le monde partout. Nous sommes déjà implantés dans le milieu étudiant et c’est une bonne chose, mais il faut aller plus loin.
L’extrême droite séduit une partie de la jeunesse. Comment comptez-vous la contrer ?
Il faut parler aux jeunes abstentionnistes, à ceux qui vivent loin des métropoles. À gauche, trop peu de mouvements s’adressent à eux.
Pour l’avenir politique de la France, le rôle de la JC sera important. Sinon, c’est le RN qui l’emportera. Nous devons sortir des caricatures et des facilités de la gauche. Il faut parler de travail, de réindustrialisation, de services publics. On va lancer une campagne en direction des bacs pro. Quelle autre organisation de jeunesse en parle ?
En même temps, nous traversons une crise de la politique qui ne la rend pas attirante pour les jeunes…
Montrons que, la politique, ce n’est pas des gens qui s’invectivent sur des plateaux télé ou à l’Assemblée nationale. C’est surtout se battre pour réduire le nombre d’élèves par classe, par exemple, et contre la précarité subie par la jeunesse.
Nous devons montrer que les contrats précaires ce sont des choix politiques, et qu’en nous organisant nous pouvons les changer. Nous allons développer des campagnes locales, par fédération. Elles porteront sur les questions du transport et du logement.
Les Jeunes communistes peuvent gagner des luttes et obtenir la construction de logements sociaux, par exemple, la rénovation de cités universitaires ou encore la gratuité de transports en commun. La jeunesse a besoin de victoires, et les campagnes locales sont un moyen d’y parvenir.
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